Menu
Libération

Perplexité après l'explosion meurtrière en Algérie

Article réservé aux abonnés
La destruction du plus grand complexe gazier du pays a fait 27 morts.
par
publié le 21 janvier 2004 à 22h10

Explosion accidentelle due à une «chaudière défectueuse», comme l'affirment plusieurs responsables algériens, ou acte criminel ? Une seule chose est sûre après la destruction, lundi soir, d'un important complexe gazier à Skikda : la plus grande catastrophe industrielle qu'ait connue l'Algérie depuis son indépendance aura été très meurtrière, faisant au moins 27 morts et 72 blessés. Neuf travailleurs au moins se trouvaient encore, hier, sous les décombres de ce fleuron de l'industrie pétrochimique du pays, employant 12 000 personnes et construit dans les années 70 sur le modèle des combinats de l'ex-Union soviétique.

C'est à 18 h 40, lundi, que Skikda, une ville portuaire à 500 km d'Alger, a été secouée par une déflagration entendue à dix kilomètres à la ronde et soufflant les vitres des immeubles et commerces alentour : trois unités de raffinerie de GNL (gaz naturel liquéfié) du complexe pétrochimique de Skikda venaient d'être détruites. A en croire un responsable, des «bruits suspects» ont été entendus juste avant l'explosion. Ils provenaient d'une chaudière qu'un rapport avait jugée «défectueuse il y a plus d'un an» et qui avait été «réparée superficiellement».

Incidents. Le président Bouteflika, qui s'est rendu sur les lieux, a mesuré la colère des travailleurs face à des installations en très mauvais état où les incidents se sont multipliés ces derniers mois. Ces ouvriers se sont notamment plaints de n'avoir pas été écoutés quand ils ont prévenu qu'un accident allait se pr