Abidjan envoyé spécial
Peu après 18 heures, hier, la cour militaire présidée par un magistrat civil a prononcé son verdict : «à la majorité des voix, suite à une délibération à bulletins secrets», le tribunal a reconnu coupable le sergent de police Théodore Dago Séri «d'homicide volontaire» sur la personne de Jean Hélène, et l'a condamné à dix-sept ans de prison ferme. «Je suis innocent!» a crié à trois reprises le jeune homme, avant d'être emmené par les forces de l'ordre. Quelques minutes auparavant, il était arrivé tout sourire, encadré par des policiers, et avait fait le pouce de la victoire en direction de l'un de ses avocats. L'un d'entre eux, Me Kignima, a annoncé qu'il allait immédiatement se pourvoir en cassation. Pour raisons de sécurité, la famille de Jean Hélène, les deux responsables de RFI et les trois avocats français des parties civiles avaient préféré ne pas se rendre au tribunal.
Polémique. Le tribunal, qui a reconnu des circonstances atténuantes à l'accusé, sans préciser lesquelles, est donc allé au-delà du réquisitoire du procureur militaire. La veille, le substitut du procureur avait en effet requis quinze ans de prison contre le sergent de police, alors qu'il encourait une peine maximale de vingt ans. «Ce réquisitoire s'expliquait probablement par la polémique déclenchée par les déclarations précipitées du commissaire du gouvernement (procureur militaire, ndlr)», commentait un avocat des parties civiles. Deux jours après le meurtre de Jean Hélène, le 21 o