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Libération

L'ardoise irakienne en partie couverte

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L'envoyé spécial de Bush a obtenu des pétromonarchies, vendredi, de réduire la dette irakienne qui s'élève à 120 milliards de dollars. Une mesure déjà approuvée par Paris, Londres et Berlin.
publié le 24 janvier 2004 à 22h16

C'est un Monopoly mondial. Il se déroulera tout au long de l'année et concernera pratiquement tous les pays riches de la planète. Enjeu : restructurer la dette irakienne, évaluée pour le moment à 120 milliards de dollars (intérêts compris), dont près de 6 milliards pour la France. Le signal du départ du grand jeu a été donné par James Baker, ex-secrétaire d'Etat américain, lors de sa tournée en Europe du 15 au 19 décembre. L'envoyé spécial du président Bush a obtenu de Paris, Berlin et Londres, le principe d'une «réduction substantielle» de l'ardoise de Bagdad. En décembre, Baker a obtenu de Moscou et Tokyo un engagement analogue. Vendredi, c'était le tour des pétromonarchies, Arabie Saoudite, Koweït et Emirats arabes unis. Il faudra néanmoins encore un an, et quelques étapes, pour parvenir à un accord permettant à l'Irak de retrouver des marges de manoeuvres financières .

Contrats civils. Les créances sur Bagdad ne datent pas d'hier. «En ce qui concerne la France, la majeure partie a été contractée dans les années 70, lorsque l'Irak était un acteur majeur du marché pétrolier», explique un haut fonctionnaire français. Dans les factures laissées à la France, on trouve un peu de tout : du militaire (le ministère des Finances reste très discret sur ce sujet), mais aussi des contrats civils : les entreprises françaises, avec la garantie de l'Etat au travers de la Coface, ont équipé le pays : «Des routes, des centraux téléphoniques, des hôpitaux, les canalisations d'eau de Bagdad»