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Libération

Le plaidoyer de Villepin pour la Tchétchénie à Moscou

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Le ministre a demandé le retour des humanitaires et de l'OSCE sur place.
publié le 24 janvier 2004 à 22h16

Moscou de notre correspondante

La Tchétchénie «est en situation de guerre ouverte» a lancé, hier à Moscou, le ministre français des Affaires étrangères. Une déclaration qui tranche sur les timides évocations par la France, comme par la majorité des pays occidentaux, de la nécessité d'une «solution politique». Invité à prononcer un discours devant des étudiants de l'Institut des relations internationales, aux côtés de son homologue russe, Dominique de Villepin a d'abord, à son habitude, fait un grand numéro de diplomatie lyrique, exaltant la «complicité» franco-russe et plaidant pour un nouveau «partenariat» entre l'Europe et la Russie. «Nous partageons une même aspiration à la justice», a affirmé le ministre, se lançant dans une grande évocation des artistes ou intellectuels qui ont fait dialoguer l'âme russe et l'esprit français au fil des siècles, de Diderot à Chagall.

Ayant longuement vanté le retour de la Russie à la «démocratie», le ministre a alors évoqué le conflit en Tchétchénie, qui braque tellement les autorités russes que les officiels européens ou américains en visite en Russie s'étaient résignés à ne pratiquement plus le dénoncer publiquement. «La Tchétchénie est en situation de guerre ouverte depuis de trop longues années, avec son cortège de drames et ses risques de déséquilibre pour les pays voisins, de la Turquie à l'Iran», a déclaré Villepin. «Il ne peut y avoir de solution durable sur la base d'une simple stratégie sécuritaire» a-t-il poursuivi, exhortant la