Menu
Libération

Vatican-dira-t-on autour de «la Passion du Christ»

Article réservé aux abonnés
publié le 24 janvier 2004 à 22h16

Rome de notre correspondant

Urbi et orbi, ou urbi mais pas orbi ou même pas urbi ? La Passion du Christ sème le trouble au Vatican. Le très controversé film de Mel Gibson qui raconte les dernières heures de la vie de Jésus provoque en effet une inhabituelle confusion dans les palais pontificaux avec une succession de commentaires, de confirmations puis de démentis concernant l'opinion de Jean Paul II. A tel point, qu'il est bien difficile aujourd'hui de connaître la véritable pensée papale à propos du film de l'acteur et réalisateur australien qui a déjà suscité, avant même sa sortie en salles, de violentes protestations de membres de la communauté juive.

Jeudi, à l'issue d'une avant-première en Floride, des responsables de l'AntiDefamation League ont ainsi réaffirmé : «Nous sommes attristés et peinés d'avoir découvert que la Passion du Christ dépeint les juifs comme les seuls responsables de la mort de Jésus.» Selon le Wall Street Journal et l'hebdomadaire National Catholic Report, après avoir visionné le long métrage dans sa salle privée, Jean Paul II avait à l'inverse estimé, à la mi-décembre, que le film de Gibson correspondait au récit évangélique, ajoutant même : «Ça s'est passé comme cela.» Cette bénédiction ne pouvait que satisfaire le très croyant Mel Gibson, qui n'assiste qu'à des messes en latin selon l'antique rite de Pie V, ainsi que l'aile la plus conservatrice de l'Eglise, des Légionnaires du Christ (dont quelques membres ont été recrutés pour les besoins du fil