Le président de la République populaire de Chine a entamé en grande pompe une visite d'Etat de quatre jours en France. Egard rarissime, Jacques Chirac est allé en personne accueillir le président Hu Jintao à sa descente d'avion, à Orly. Alors qu'un imposant dispositif policier était déployé afin de dissuader toute manifestation, les deux présidents se sont ensuite rendus à l'Elysée en cortège. «Nous avons la volonté de renforcer encore nos relations qui sont très bonnes sur le plan politique et culturel, qui pourraient se développer sur le plan économique, et que nous souhaitons voir s'améliorer encore», a dit Jacques Chirac lors de ce premier entretien avec Hu Jintao. Hu doit prononcer, aujourd'hui, un discours à l'Assemblée nationale portant sur la «nouvelle» ligne de la diplomatie chinoise, l'«émergence pacifique». Il doit également recevoir, mercredi, de grands patrons français et faire un saut, jeudi, à l'usine Airbus de Toulouse.

Le ministre des Affaires étrangères Dominique de Villepin est, allé plaider, de son côté, hier, à Bruxelles la levée de l'embargo européen sur les livraisons d'armes à la Chine, qui avait été imposé après la répression sanglante du mouvement démocratique de la place Tiananmen, en 1989. L'embargo est «dépassé», selon Villepin. Bien que la Chine menace régulièrement d'envahir Taiwan si l'île se déclarait indépendante, il a présenté le régime chinois comme un pays «responsable». Toutefois, l'opposition à la levée de l'embargo est encore assez fort