Londres de notre correspondant
Tony Blair vient une fois de plus de démontrer ses talents de magicien de la politique britannique. La Chambre des communes a entériné, hier soir en seconde lecture, sa réforme très impopulaire sur le financement de l'enseignement supérieur. Mais, alors que le New Labour dispose sur le papier d'une très confortable majorité (412 députés sur un total de 659), le texte n'a été adopté qu'avec 5 suffrages d'avance, par 316 contre 311. Plus de 70 travaillistes ont fait bloc avec l'opposition conservatrice et libérale, et rejeté le projet du gouvernement.
La loi permettra aux universités de tripler, si elles le jugent nécessaire, leurs frais d'inscription. A partir de 2006, les étudiants, qui paient déjà 1 125 livres par an, pourront débourser jusqu'à 3 000 livres (4 500 euros). Le montant variera en fonction des établissements, des matières et du revenu des parents.
Rebelles travaillistes. Adversaires et partisans de la réforme s'accordent sur un point : l'université a un cruel besoin d'argent. En quinze ans, son budget n'a presque pas augmenté, alors que ses effectifs ont doublé. Tony Blair estime plus «juste» de taxer les étudiants plutôt que les contribuables, qui, à 80 %, n'ont pas fait d'études supérieures. Mais les détracteurs du projet dénoncent la mise en place d'un système à deux vitesses qui permettra aux établissements d'élite, comme Cambridge ou Oxford, de faire payer davantage leurs élèves. Selon certains calculs, les étudiants en fin de c