Pékin de notre correspondant
Chirac a offert à Hu Jintao le plus gros lot qu'il espérait rapporter de son voyage à Paris : une condamnation sans appel par la France du référendum organisé le 20 mars par le gouvernement de l'île de Taiwan, considérée par la Chine comme une «province rebelle». Un porte-parole de Pékin avait exigé, la semaine dernière, un soutien français à la condamnation par Pékin de cette consultation, plongeant Paris dans l'embarras à quelques jours de la visite d'Etat du numéro 1 chinois. Sauf à ruiner le bénéfice politique attendu de ce voyage, l'Elysée n'avait d'autre choix que de céder au diktat chinois, ce que Chirac a fait sans nuances à deux reprises, dans son toast lundi soir et à la conférence de presse d'hier, dans des termes qu'aurait pu choisir son hôte pékinois : «Rompre le statu quo par une initiative déstabilisatrice, quelle qu'elle soit, y compris un référendum, serait privilégier la division sur l'union. Ce serait prendre une lourde responsabilité pour la région», a déclaré Chirac, lundi soir, qui a ajouté, hier, que «la France condamne les initiatives comme le référendum qui peut apparaître comme agressif».
«Bête noire». A première vue, l'enjeu peut paraître mince. D'autant que le référendum ne porte pas sur l'indépendance de l'île : il demandera si Taiwan doit renforcer sa capacité de défense face à la menace militaire chinoise, et si Taipei doit négocier pour des relations pacifiques et stables avec la Chine. Mais, à Pékin, cette affaire l