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Libération

Europe : Paris et Londres en concurrence sur l'armement

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Un Britannique devrait présider l'Agence qui débutera en juin.
publié le 29 janvier 2004 à 22h22

Bruxelles (UE) de notre correspondant

Dominique de Villepin a commis une belle gaffe : croyant l'affaire officielle, il s'est félicité, dès lundi après-midi, de la nomination d'un Britannique à la tête de l'Agence européenne de l'armement qui doit démarrer ses activités d'ici juin. Avant de se mordre la langue. Car Javier Solana, le haut représentant pour la politique étrangère de l'Union européenne, n'avait toujours pas confirmé son choix définitif, même si, en l'occurrence, il devait se contenter d'entériner le choix de Londres et de Paris, les deux principaux acteurs dans cette affaire. En l'occurrence, c'est Nick Witney, responsable de la politique de sécurité internationale au ministère de la Défense britannique, qui présidera au lancement de l'Agence.

La bataille a été féroce entre Londres et Paris pour prendre la tête de l'équipe chargée de mettre en place cette Agence intergouvernementale dont la mission sera, notamment, de «promouvoir et renforcer la coopération européenne en matière d'armement, renforcer la base technologique et industrielle européenne en matière de défense et créer un marché européen concurrentiel des équipements de défense ainsi que favoriser la recherche», ainsi que l'ont décidé les Quinze, le 17 novembre. L'idée est d'opposer aux Américains un marché militaire européen unique. L'Agence est censée permettre aux Européens, qui ont déjà fait de gros efforts depuis quelques années pour restructurer leurs industries de défense (les géants EADS, Thales