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Libération

Le pétrole, bon à tirer pour les «amis» de Saddam

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Les archives irakiennes révèlent le système simple mais juteux mis en place par le raïs.
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publié le 29 janvier 2004 à 22h22

Aux «amis» du régime, Saddam Hussein n'a jamais barguigné ses largesses. Et parmi les cadeaux les plus appréciés par ses zélateurs figuraient les «coupons de pétrole», système aussi simple que juteux. Au bénéficiaire, homme politique occidental en campagne ou rejeton de dirigeant arabe au train de vie dispendieux, le gouvernement irakien remettait, par le truchement de l'Organisation étatique de commercialisation du pétrole (Somo), une sorte de «bon à tirer» libellé en millions de barils de brut, à valoir sur les réserves nationales. Cette feuille de papier attestait que son porteur disposait, le plus légalement du monde, d'une cargaison de pétrole qu'il pouvait alors vendre à n'importe quelle compagnie internationale de négoce, au prix du marché minoré d'une petite commission pour l'intermédiaire.

«Le détenteur d'un contrat s'adressait généralement à des compagnies spécialisées installées notamment dans les Emirats arabes unis, qui achetaient ces coupons et les revendaient sur le marché», précise un ex-responsable irakien interrogé par l'Agence France-Presse. «Le prix du coupon, via Somo, se vendait dans les années 1999 et 2000 entre 0,025 et 0,030 dollar le baril, puis est tombé à 0,010 ou 0,015 jusqu'à fin 2002, lorsque le marché a été inondé.» Joli pactole pour des transactions portant sur des volumes de plusieurs millions à plusieurs dizaines de millions de barils de pétrole. «Ce système était rapide, pas compliqué, ces personnes obtenaient ainsi un gain rapide et n'avai