Bagdad envoyée spéciale
Les chiites, majoritaires en Irak, ont accepté de suspendre temporairement les manifestations qu'ils tenaient régulièrement depuis quinze jours pour réclamer des élections directes en attendant que l'ONU se prononce sur la faisabilité d'un scrutin national pour restituer à l'Irak sa souveraineté. En quelques jours, tous les partis chiites, islamistes modérés comme le Dawa ou le Conseil supérieur de la Révolution islamique (CSRI), ou radicaux comme le mouvement de Moqtada al-Sadr, y compris les partisans de Chalabi, allié inconditionnel de Washington, ont fait leur la revendication du chef spirituel de l'islam chiite, le grand ayatollah Ali al-Sistani, de ne faire confiance qu'au suffrage universel. La majorité d'entre eux avait pourtant accepté, auparavant, la proposition de l'administrateur provisoire américain de procéder, d'ici au 31 mai, à une élection à deux niveaux, les assemblées élues dans chacun des 18 départements désignant un nombre de délégués proportionnel à l'importance de leur population au sein de l'assemblée nationale transitoire qui doit diriger le pays pendant deux ans.
Etat fédéral. Les chiites, qui affirment représenter 60 % de la population, sont les seuls à défendre cette position. Les sunnites, favorisés par Saddam Hussein, sont en majorité hostiles à la présence américaine. Mais la résistance armée n'a pas de représentation politique et les partis sunnites sont faibles. C'est donc au comité des oulémas musulmans, la plus importa