Depuis plusieurs mois, la bataille pour l'investiture à l'élection présidentielle, prévue le 8 avril, déchire la nomenklatura algérienne, occultant tout débat sur le devenir d'un pays où l'armée reste maître du jeu.
Un scrutin conflictuel
Depuis l'ouverture politique initiée en 1989, l'Algérie a «usé» cinq présidents, dont aucun n'a pu aller au bout de son mandat, à l'exception du dernier, Abdelaziz Bouteflika. Sa volonté de se succéder à lui-même a mis le feu aux poudres. Car les «décideurs», cette poignée de généraux qui détient la réalité du pouvoir, ne se sont pas résignés jusqu'ici à un second mandat de celui qu'ils ont fait roi en 1999. Ils ne lui pardonnent pas d'avoir transgressé le principe qui régit le fonctionnement même du régime en tentant de devenir le chef à part entière. Car le Président, façade civile de l'armée, ne doit être que l'expression du (fragile) équilibre des «décideurs» qui veillent à empêcher que l'un d'entre eux se saisisse de toutes les commandes. Gouvernant en autocrate, plaçant ses hommes aux postes clés, imprévisible et donc menaçant pour des généraux qui régentent le pays comme une propriété privée le chef de l'Etat a déstabilisé les équilibres du sérail. Le conflit pour l'investiture à la présidentielle est donc féroce. Mais il n'oppose en rien deux projets de société. Abdelmoumène Khalifa, l'ex-milliardaire en faillite et en fuite, et surtout le général (en retraite) Khaled Nezzar, ex-homme fort du régime, ont ainsi relayé les attaques