Londres de notre correspondant
La BBC aurait pu tout aussi bien hisser un drapeau blanc en haut de son siège de Portland Place. Vingt-quatre heures après sa mise en cause dans l'affaire Kelly, la radiotélévision publique capitule. Après la chute, la veille, de son président Gavyn Davies, son directeur général, Greg Dyke, véritable patron de la maison, a annoncé à son tour, hier, sa démission. Presque au même moment, son «conseil des gouverneurs», à l'issue d'une longue réunion de crise, a reconnu ses «fautes» par la voix de son président par intérim, Richard Ryder, et adressé des «excuses sans réserves» à Tony Blair.
Avenir incertain. Le rapport Hutton laisse ce colosse exsangue. L'entreprise forte de 24 000 salariés, dont 2 000 journalistes, se retrouve décapitée avec, devant elle, un avenir incertain. A l'issue de son enquête sur le suicide du Dr David Kelly, le «law Lord» a entièrement blanchi le gouvernement du New Labour et fait reposer tous les torts sur la BBC. Il a déclaré ses dirigeants «fautifs», son organisation «déficiente» et ses allégations à l'encontre de Downing Street «infondées».
Depuis son verdict en noir et blanc, les têtes tombent les unes après les autres. Greg Dyke, très populaire au sein de la «Beebe», occupait ses fonctions depuis quatre ans. «Tout au long de cette affaire, mon objectif a été de préserver l'indépendance éditoriale de la BBC», a-t-il expliqué hier. Et d'ajouter : «J'espère qu'après le départ de Gavyn (Davies) et le mien, un trait pourra