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Libération

La Grande-Bretagne laisse passer le joint

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Le cannabis reste illégal, mais sa possession en petites quantités ne sera plus sanctionnée.
publié le 30 janvier 2004 à 22h24

Londres de notre correspondant

Ce n'est pas une dépénalisation, mais presque. Depuis hier, un individu trouvé avec de petites quantités de cannabis en Grande-Bretagne encourt, tout au plus, un avertissement. Il ne risque plus d'être arrêté ou verbalisé sauf s'il est mineur ou surpris aux abords d'une école. Au terme de la loi qui vient d'entrer en vigueur, la marijuana, jusque-là cataloguée parmi les drogues douces comme les amphétamines (classe B), est dorénavant assimilée à des tranquillisants ou des stéroïdes (classe C).

Loi critiquée. La mesure est durement critiquée par l'opposition conservatrice et une partie du corps médical. Le chef des tories, Michael Howard, l'a qualifiée d'«absurde» et a promis de l'annuler une fois revenu au pouvoir. La British Medical Association rappelle que la consommation de cannabis accroît les risques de maladies cardiaques, de cancer du poumon, de bronchite et d'emphysème pulmonaire. «Les gens vont en conclure que c'est bénin, alors qu'en réalité, c'est plus nocif que le tabac», a déclaré son vice-président, le docteur Peter Maguire.

Le gouvernement néo-travailliste répète que la fumette demeure illégale : il va distribuer deux millions et demi de prospectus à travers le royaume et diffuser une série de spots à la radio et à la télévision pour rappeler ses dangers. La possession de cannabis, qui pouvait, jusque-là, être sanctionnée par cinq années de prison, restera, sur le papier, passible de deux ans. La revente de quatorze.

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