Jérusalem de notre correspondant
En dépit de l'attentat d'hier, Israël et le Hezbollah (mouvement chiite libanais) ont procédé, par l'intermédiaire de l'Allemagne, à un vaste échange de prisonniers et de dépouilles laborieusement négocié depuis trois ans. C'était donc la liesse hier à Beyrouth, Gaza et Ramallah, pour les prisonniers arabes et palestiniens libérés. Et la tristesse pour les familles israéliennes et libanaises qui ont récupéré les dépouilles de leurs enfants disparus. Au 1210e jour de leur attente, les familles israéliennes Souad, Abraham et Avitan n'ont plus de doute : leurs fils, Omar, Benny et Adi, trois soldats de Tsahal, sont bien morts, en octobre 2000, au Liban.
Jusqu'à l'ultime moment, le cheikh Nasrallah, chef du Hezbollah, a joué sur les nerfs de la population : «On saura, le jour venu, qui est vivant et qui est mort.» D'ores et déjà, le cheikh Nasrallah apparaît comme le véritable vainqueur de ce bras de fer qui l'oppose à Israël depuis plusieurs mois. Mais aussi comme le champion de la cause arabe, et en particulier palestinienne. Hier, à Gaza, une Palestinienne le suppliait de «kidnapper d'autres soldats juifs» afin de «libérer toute la Palestine».
Ennemi privilégié. Beaucoup, en Israël, critiquent le statut d'«ennemi privilégié» et d'interlocuteur quasi exclusif octroyé au chef chiite ; d'autres regrettent que de telles largesses n'aient pas été accordées à Mahmoud Abbas, ex-Premier ministre palestinien, au moment où il en avait besoin pour asseoir s