Copenhague correspondance
De faux prisonniers derrière de vrais barreaux : des condamnés paient au Danemark des remplaçants pour purger leur peine de prison à leur place. Les allégations du quotidien populaire Ekstra Bladet mettent le gouvernement libéral-conservateur dans l'embarras à l'heure où le ministre de l'Economie, Bendt Bendtsen, annonce la volonté de l'Etat danois de se désengager, peu à peu, de l'administration pénitentiaire en privatisant partiellement les maisons d'arrêt. Le journal révélait mercredi qu'une centaine de personnes condamnées pour des infractions mineures paient chaque année des remplaçants pour purger leur peine de prison, en échange de 500 à 1 000 couronnes danoises (entre 67 et 135 euros) par jour passé en cellule. Ils seraient donc une centaine chaque année à remplacer des condamnés dans les maisons d'arrêt : «Les deux tiers ont des dettes de drogue ou rendent service à d'autres criminels, les autres étant des gens ordinaires», estime un détenu.
Courtes peines. «C'est un jeu d'enfant de se substituer à un condamné», a indiqué à Ekstra Bladet l'un de ces remplaçants : il suffit de se présenter à la prison muni de la convocation de l'administration pénitentiaire ainsi que de la carte de sécurité sociale du vrai condamné. Ce document sans photo est la seule pièce d'identité valide au Danemark, avec le permis de conduire.
La directrice adjointe de l'administration pénitentiaire, Annette Esdorf, reconnaît un certain laxisme dans le traitement des dossi