Berlin de notre correspondante
La monstruosité des faits reprochés à Armin Meiwes, cet informaticien de 42 ans, qui a abattu, dépecé et consommé en grande partie son «ami» Bernd Brandes, a révulsé toute l'Allemagne. Mais le cas restait juridiquement complexe car le cannibalisme n'est pas prévu dans le code pénal allemand. Vendredi, le tribunal de Cassel (Centre) a condamné le «cannibale de Rotenbourg» à huit ans et demi de prison. Un jugement de Salomon. Estimant que la victime était consentante, la défense avait plaidé «l'acte sur demande» passible d'une détention de cinq ans maximum. Le parquet, lui, avait requis la perpétuité pour «meurtre par plaisir sexuel».
Pénis dégusté. Le juge Volker Mütze a motivé la décision du tribunal par le fait que la victime comme son bourreau étaient tous deux «profondément perturbés psychologiquement et attendaient chacun quelque chose de l'autre». Brandes a toujours voulu être mangé par un autre homme. Elevé par une mère ultradominante, Meiwes rêvait depuis l'âge de 10 ans d'abattre un homme et de le manger. Avant que Meiwes installe Brandes dans la chambre de torture dans la nuit du 9 au 10 mars 2001, les deux hommes ont eu des relations sexuelles. Le juge estime pourtant que «la motivation principale du cannibale n'était pas le plaisir sexuel, mais la possibilité de créer un lien avec sa victime». Bernd Brandes avait, pour sa part, demandé à son bourreau de lui couper le pénis pour qu'ils le dégustent ensemble.
«Sans l'Internet, ces deux fo