Londres de notre correspondant
Une fois de plus, Tony Blair se retrouve dans l'obligation de coller à son grand allié. A la suite de George W. Bush, le Premier ministre britannique devrait annoncer très prochainement l'ouverture d'une enquête sur les introuvables armes chimiques et biologiques de Saddam Hussein. La semaine dernière, il se disait pourtant encore convaincu de l'existence d'un tel arsenal, et appelait ses concitoyens à patienter et à laisser les inspecteurs de la coalition poursuivre leurs recherches. Position devenue aujourd'hui intenable.
A partir du moment où l'administration américaine admet que des erreurs d'appréciation ont été commises, et diligente une enquête, Tony Blair peut difficilement s'opposer à une procédure analogue en Grande-Bretagne. Selon son porte-parole, les deux gouvernements ont eu «des discussions (à ce sujet) au cours des derniers jours» et le Premier ministre devrait annoncer «bientôt» sa décision.
Downing Street reconnaît qu'il est temps de répondre «aux questions parfaitement légitimes du public» sur la présence ou non d'armes de destruction massive (ADM) en Irak. Son chef est en effet le seul ou presque à s'accrocher à ce qui s'apparente de plus en plus à une quête du Graal. L'opposition conservatrice, qui l'avait soutenu dans sa croisade contre Saddam Hussein, exige aujourd'hui une enquête publique indépendante. «J'espère que le Premier ministre ne va pas continuer à jouer à l'original», s'est écrié le leader tory, Michael Howard.
A p