Menu
Libération

Dérapage épiscopal en Espagne

Article réservé aux abonnés
Violences conjugales et inceste sont «le fruit de la révolution sexuelle», selon les évêques.
publié le 5 février 2004 à 22h47

Madrid de notre correspondant

Même le Parti populaire (PP) d'Aznar, pourtant proche du clergé, se permet une critique contre la dernière initiative des évêques espagnols, qui a provoqué un tollé dans le pays. Le porte-parole du gouvernement a affirmé «ne pas partager l'esprit» d'un document rendu public lundi par la Conférence épiscopale espagnole. Dans ce texte, les évêques soutiennent que la violence conjugale et les abus sexuels sur les enfants sont «les fruits amers de la révolution sexuelle». Ce document, approuvé à huis clos par les évêques «dans le but de restaurer les vraies valeurs familiales», accuse en outre les médias et les hommes politiques de «se faire les porte-parole des groupes de pression homosexuels», accusés de «porter atteinte à la famille chrétienne».

Qualifié d'«insulte à l'intelligence» par la Fédération des gays et lesbiennes, le texte des évêques a été particulièrement vilipendé par les associations qui luttent contre la violence conjugale. Selon un observatoire créé en 2002, l'OVDG, 168 femmes ont été tuées des mains de leurs conjoints au cours des trois dernières années. Pour Montserrat Comas, présidente de l'OVDG, «les évêques se basent sur la vieille morale traditionnelle selon laquelle les femmes devaient supporter les sévices sans que cela se sache».

La polémique s'inscrit dans une offensive, annoncée l'an dernier, visant à combattre la «perte de l'héritage chrétien en Espagne». Fin octobre, l'Eglise espagnole a obtenu du PP qu'à partir de la re