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Libération

Lettres piégées à Prodi : un anarchiste sarde suspecté

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Il a été arrêté après avoir envoyé un colis explosif au président italien.
publié le 5 février 2004 à 22h47

Rome de notre correspondant

Alors qu'il venait de poster, la veille, un paquet rempli de pétards et de deux briquets en signe de bienvenue à l'occasion de la visite du président Carlo Azeglio Ciampi à Cagliari, un militant anarchiste sarde a été appréhendé, mardi matin, par la police italienne. Membre de l'Asai (acronyme sarde des anarchistes insurrectionnels), Luigi Farris, 25 ans, était sous étroite surveillance dans le cadre de l'enquête sur les colis piégés envoyés à Romano Prodi, le président de la Commission européenne. Luigi Farris est aujourd'hui inculpé de «participation à une association subversive» et soupçonné d'avoir pris part à une série d'attentats à la bombe ayant provoqué quelques dégâts matériels.

«Nous avons seulement coupé une branche d'une plante qui a beaucoup grandi», dit le commandant des carabiniers, Loris Anchesi . Ces cinq derniers mois, ce mouvement sarde aurait commis près d'une quarantaine d'attentats mineurs, en particulier contre des distributeurs d'essence Esso. Outre Prodi, la mouvance anarcho-insurrectionnelle s'en est prise récemment au président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, à divers membres du Parlement de Strasbourg, mais aussi à Eurojust et Europol, l'organisation européenne de la police.

Les enquêteurs font face à une multiplication de sigles et de revendications anarchistes avec, en toile de fond, une question : s'agit-il d'une montée en puissance du phénomène ou uniquement d'une savante stratégie de propagande