Le président pakistanais Pervez Musharraf a «pardonné», hier, au père du programme nucléaire pakistanais, Abdoul Qadir Khan, pour sa responsabilité dans les transferts illicites de technologie nucléaire. Il a écarté toute mise en cause des autorités militaires en charge du contrôle de l'arsenal pakistanais. «Notre héros national (...) a commis des erreurs, a reconnu le général Musharraf. En qualité de président du Pakistan, j'ai signé son pardon.»
Directeur du programme nucléaire de 1976 à 2001, Abdoul Qadir Khan avait reconnu, mercredi, à la télévision, avoir organisé des fuites de technologie nucléaire vers des pays tiers. «J'assume la totalité de mes responsabilités et demande votre pardon», avait affirmé le père de la bombe pakistanaise en lisant un bref communiqué.
Les pays concernés, selon les autorités pakistanaises, sont l'Iran, la Corée du Nord et la Libye. Ce serait la Libye elle-même et peut-être l'Iran qui auraient révélé la connexion pakistanaise depuis l'offensive lancée par les Etats-Unis et la communauté internationale contre la prolifération d'armes de destruction massive.
«Aucun militaire ou responsable du gouvernement n'est impliqué» dans les activités de prolifération nucléaire, a souligné le Président, en laissant la seule responsabilité des transferts illicites à Abdoul Qadir Khan et ses subordonnés. En pardonnant à Khan et en exonérant les militaires de toute responsabilité, le président Musharraf ne met pourtant pas un point final au scandale.
A Vienne,