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Libération

La Lettonie impose sa langue aux russophones

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L'enseignement se fera en letton dans les écoles des minorités, dés la rentrée prochaine.
publié le 7 février 2004 à 22h50

Amoins de trois mois de son entrée dans l'Union européenne, la Lettonie, petit pays balte de 2,3 millions d'habitants, est confrontée aux protestations de la communauté russophone, soit plus d'un tiers de la population. Motif de ce mécontentement : la volonté de faire du letton, à la rentrée prochaine, la langue d'enseignement dans les écoles des minorités. Les russophones estiment qu'il s'agit d'une nouvelle mesure discriminatoire. Le gouvernement letton réplique que la langue est le fondement de l'identité nationale et qu'il n'est pas question d'y renoncer.

Ecoles parallèles. Selon la loi, votée jeudi par le Parlement, 60 % des matières enseignées dans les écoles des minorités ­ essentiellement russophones ­ devront être dispensées en letton à partir de septembre. «Trop de jeunes russophones quittent le lycée avec un niveau insuffisant en letton, ce qui leur ferme la porte de nombreux établissements supérieurs et de certaines professions», explique le ministre de l'Intégration sociale, Nils Muiznieks, récemment de passage à Paris. Loin de pousser à la disparition du russe, langue dominante au temps où la Lettonie était une République soviétique (de 1945 à 1991), cette réforme devrait, selon le ministre, déboucher sur une généralisation du bilinguisme, voire du trilinguisme avec l'anglais. Les Russes, en majorité des «colons» venus s'installer en Lettonie après son annexion à l'URSS, doivent désormais apprendre la langue locale tandis que les Lettons continueront à apprendre