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Libération

Les Gonaïves aux mains de rebelles à Haïti

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Les opposants, maîtres d'une des principales villes de l'île, réclament le départ d'Aristide.
publié le 7 février 2004 à 22h50

Les rebelles armés du Front de résistance de l'Artibonite contrôlaient, vendredi, Les Gonaïves, quatrième ville d'Haïti, située à 170 km au nord-ouest de Port-au-Prince. La veille, ce mouvement d'opposition qui réclame le départ du président haïtien, Jean-Bertrand Aristide, avait pris d'assaut le commissariat central, faisant fuir les policiers, ainsi que la préfecture. La prison de la ville est aussi tombée aux mains des rebelles, qui ont libéré une centaine de détenus. Ces affrontements auraient fait 11 morts et 20 blessés, selon les médias locaux. Vendredi, les membres du Front circulaient solidement armés en motos-taxis et en voitures à travers la ville de 200 000 habitants et indiquaient attendre de pied ferme un éventuel retour des forces de l'ordre aux Gonaïves.

«Les Gonaïves sont libérées, a déclaré Winter Etienne, le porte-parole du mouvement, Aristide doit partir.» Le Front de résistance de l'Artibonite est un gang armé qui a longtemps été l'allié du président Aristide. Il travaillait, sous le nom d'Armée cannibale, à la répression des partis et des leaders de l'opposition, qui contestent le mandat d'Aristide. L'ex-«Prêtre des bidonvilles» avait suscité l'espoir au début des années 90 dans ce pays qui fait partie des plus pauvres du monde. Mais il a tourné au despote, épinglé par toutes les associations de droits de l'homme.

L'Armée cannibale avait tourné sa veste fin septembre après l'assassinat de son leader, Amiot Métayer. Son frère et successeur, Butteur Métayer,