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Libération

Pêche mortelle outre-Manche

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19 noyés, la plupart chinois et clandestins, au nord-ouest de l'Angleterre.
publié le 7 février 2004 à 22h50

Londres de notre correspondant

La baie de Morecambe, dans le nord-ouest de l'Angleterre, est réputée pour ses marées rapides et ses sables mouvants, mais aussi pour ses coques vendues à prix d'or sur les marchés. Jeudi après-midi, des témoins ont vu une trentaine de ramasseurs d'origine asiatique descendre la grève et s'éloigner du rivage. Hier, les gardes-côtes ont sorti des eaux glacées 14 personnes, pour la plupart en état d'hypothermie, et 19 cadavres.

Marée. Le groupe a été surpris sur un banc de sable à un kilomètre de la côte. La conjonction de la tombée de la nuit, d'une grande marée et de la crue des rivières qui se jettent dans la baie lui a été fatale. La température de l'eau «était à peine au-dessus de zéro, le vent était de force 6 et la mer montait à une vitesse de 4-5 noeuds», a expliqué le commandant des gardes-côtes, Harry Roberts. Les survivants, âgés d'une vingtaine d'années, seraient pour l'essentiel des demandeurs d'asile ou des sans-papiers. Trois d'entre eux ont été hospitalisés. Ils seraient de nationalité chinoise pour la plupart. «Il y a le problème de la langue et de la peur, (...) certains ne veulent pas être identifiés. Ce qui complique les choses», a expliqué l'un des porte-parole de la police.

Enquête. La pêche aux coques, qui débute en décembre, est légale et ouverte à tous. «On ne peut pas empêcher les gens d'aller sur la plage la nuit tombée en plein hiver», a expliqué Geraldine Smith, députée travailliste. Une enquête a cependant été ouverte e