Après des mois de crise politique latente, Haïti semble au bord de la guerre civile entre les opposants et les partisans du très contesté président Jean-Bertrand Aristide, dans l'un des pays les plus pauvres du monde et des plus méprisants envers les droits de l'homme. Ce week-end, les informations en provenance du département de l'Artibonite étaient plutôt confuses, notamment en ce qui concerne la préfecture, Les Gonaïves. Les communications téléphoniques avec la quatrième ville du pays, qui est tombée aux mains de rebelles armés, étaient hier coupées. A Port-au-Prince, le pouvoir affirme cependant garder le contrôle de la situation. 150 policiers ont été envoyés samedi aux Gonaïves pour tenter de reprendre le contrôle de cette ville de 200 000 habitants. Dans les affrontements qui ont suivi, au moins sept policiers auraient été tués, mais le palais présidentiel affirmait que le commissariat de la ville avait été repris.
C'est la prise de ce commissariat qui avait permis aux rebelles du Front de résistance de l'Artibonite d'affirmer, vendredi, qu'ils avaient fait «tomber la ville» bilan : 11 morts. Ils ont, plus tard, affirmé avoir pris notamment les villes de Saint-Marc, Anse-Rouge, Ennery et Petite-Rivière, toujours dans le département de l'Artibonite. Mais les affrontements ne se limiteraient pas à ce seul département : hier, des radios de la capitale ont annoncé l'abandon par les policiers du commissariat de la grande ville de Grand-Goave, à l'ouest de la capitale. E