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Libération

Tibet: les discours chinois contrastent avec la rude réalité

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Deux nouveaux rapports accablants sur les droits de l'homme.
publié le 9 février 2004 à 22h52

Deux rapports consacrés au Tibet illustrent une nouvelle fois le fossé qui existe, en Chine, entre le nouveau discours sur la protection des droits de l'homme et la réalité. Le premier, publié aujourd'hui par l'organisation Human Rights Watch (HRW), basée à New York, décortique sur 108 pages le cas de Tenzin Delek Rimpoche, un moine tibétain condamné à mort en 2002 pour «terrorisme», une peine assortie d'un sursis de deux ans. Selon HRW, l'accusation de terrorisme n'a jamais été prouvée et le «secret d'Etat» n'a été invoqué que pour réduire au silence un homme qui, depuis dix ans, travaillait à améliorer le sort de sa communauté tibétaine de la province du Sichuan (lire Libération du 15 janvier 2003). L'organisation de défense des droits de l'homme demande à la communauté internationale de soulever, à chaque occasion, le cas de Tenzin Delek. Pour son collaborateur Lobsang Dondrup, il est trop tard : il a été exécuté le 26 janvier 2003, sa peine n'ayant pas été assortie de sursis.

Le deuxième dossier, du Tibet Information Network (TIN) de Londres, fait le décompte précis du nombre de prisonniers politiques tibétains confirmés : 145 en janvier 2004, dont près de la moitié purgent des peines à la prison Drapchi de la capitale tibétaine Lhassa. Il y a un an, ils étaient 149, ce qui fait dire au TIN que le déclin rapide du nombre de prisonniers politiques tibétains, qui s'élevait à 800 en 1996, a été quasi stoppé depuis deux ans. Parmi ces prisonniers, six nonnes, dont l'une, Phun