Londres de notre correspondant
Sept des survivants de la baie de Morecambe ont été arrêtés, hier, par la police britannique et pourraient être poursuivis pour homicide involontaire. Jeudi soir, dix-neuf de leurs compagnons, surpris par la marée montante, s'étaient noyés en ramassant des coques sur cette côte réputée dangereuse du Lancashire. Demandeurs d'asile ou sans-papiers, ils seraient probablement tous chinois, originaires de la province du Fujian. Le ministère de l'Intérieur dénonce un trafic organisé de main-d'oeuvre clandestine.
Selon les enquêteurs, les pêcheurs dormaient entassés à dix par pièce dans des logements insalubres de Liverpool. Placés par les «têtes de serpent», les passeurs chinois, auprès de patrons anglais, ils gagnaient 1 livre (1,40 euro) pour neuf heures de travail par jour, alors que la coque, un coquillage très recherché ces dernières années, se vend sur les marchés de gros à 1 000 livres (1 400 euros) la tonne.
Alerte. Des témoins ont vu, jeudi après-midi, un groupe d'une trentaine de personnes armées de pelles et de sacs s'avancer dans la baie connue pour ses sables mouvants et ses marées très rapides. L'alerte a été donnée quelques heures plus tard. Deux hélicoptères de la RAF et plusieurs canots de sauvetage ont repêché dix-neuf cadavres et quatorze survivants, la plupart en état d'hypothermie. Deux Européens ont été interpellés sur le rivage.
Ce week-end, la police a saisi de la documentation, des ordinateurs et d'autres pièces à conviction auto