Knutby envoyé spécial
Sexe, meurtre et religion... Depuis la mi-janvier, un fait-divers à tiroirs passionne la Suède et jette une lumière crue sur l'une de ces «Eglises libres» protestantes, creuset de puritanisme dans un pays qui passe pour l'un des plus sécularisés au monde. Son cadre, une petite communauté pentecôtiste du village de Knutby, à 80 km au nord de Stockholm. Dans cette campagne isolée, boisée et voilée de neige, le drame s'est déroulé dans une belle maison de bois bleu pastel. Une femme de 23 ans, épouse de l'un des six pasteurs de la communauté, est abattue dans son lit la nuit. A l'aube, un voisin est grièvement blessé de deux balles tirées par le même revolver de calibre 38, équipé d'un silencieux. Très vite, une jeune fille est arrêtée. Elle avoue le meurtre et la tentative de meurtre. Elle travaillait comme baby-sitter dans la famille du pasteur. Pas de motif apparent.
Trop grande indépendance. Assez vite, l'imbroglio des relations entre les membres de cette petite communauté très fermée éclate au grand jour. Les couples mariés et informels se mélangent. Etonnant dans un milieu normalement si prude, où le respect de la Bible ne souffre pas d'écart, où l'on s'estime «meilleurs chrétiens» que les autres. On apprend ainsi que le pasteur avait pour maîtresse l'épouse de l'homme grièvement blessé. La police, qui a inculpé le révérend et son amante il y a quelques jours, est persuadée que ce sont eux qui ont prémédité les meurtres et ont «poussé» la baby-sitter à