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Libération

Etat d'alerte au Kurdistan irakien

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Frappés par des attentats, les deux partis kurdes songent à s'allier.
publié le 11 février 2004 à 22h54

Erbil envoyée spéciale

Avec ses rues droites et nettoyées, ses parcs aménagés et ses automobilistes qui s'arrêtent aux feux rouges, Erbil, la plus grande ville du Kurdistan irakien, affiche une apparente normalité, aux antipodes de l'anarchie qui règne à Bagdad. La cité ne cache pas qu'elle a un maître, Massoud Barzani, leader du Parti démocratique du Kurdistan (PDK), dont les immenses portraits trônent à l'entrée des bâtiments administratifs. Seuls les murs effondrés du siège de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), le mouvement de Jalal Talabani, et la salle des fêtes dévastée du siège du PDK montrent que cette quiétude est peut-être factice. Lundi, les autorités, craignant de nouveaux attentats, avaient appelé les sociétés étrangères, notamment américaines, et les ONG à fermer provisoirement leurs locaux.

Cause commune. Le double attentat-suicide qui a ensanglanté, le 1er février, les fêtes de l'Aïd, faisant plus de 100 morts et 300 blessés dans les rangs des deux partis kurdes, a révélé que cette région, protégée depuis douze ans par les Nations unies, épargnée par la dernière guerre pendant laquelle ses forces ont fait cause commune avec la coalition, n'est pas préservée des tourments qui agitent l'Irak. Dans cette région plutôt favorable à la politique de Washington, des critiques naissent à l'égard des Américains. «Ils ont ouvert toutes les frontières et laissé n'importe qui entrer», dit Raouf, chauffeur de taxi, qui exige plus de contrôles.

Frontières. La direction du