Un rapport du Conseil de l'Europe met en cause les «plus hauts représentants» du gouvernement biélorusse et cite même le président Alexandre Loukachenko dans la disparition de trois opposants en 1999. Pour la première fois, la dernière dictature d'Europe, paria sur la scène internationale, voit ainsi démonter l'un de ses sinistres mécanismes de répression.
Entraves. Le rapport signé par le député chypriote Christos Pourgourides sera discuté et très probablement adopté en avril lors de la prochaine session parlementaire du Conseil de l'Europe, où siègent 45 démocraties du Vieux continent. Le rapporteur s'est rendu à Minsk du 5 au 8 novembre et a entendu les familles venues à Strasbourg ainsi que d'autres témoins exilés. Il en est arrivé à une double conclusion. Les autorités biélorusses ont entravé les enquêtes menées dans ces trois affaires ainsi que dans la disparition du journaliste Dmitri Zavadski. Ensuite, tous les indices renvoient à trois hauts responsables : le procureur général Victor Cheïman, le ministre des Sports Youri Sivakov alors à la tête de l'Intérieur, enfin un colonel des forces spéciales. Tous trois hommes de confiance de Loukachenko.
La première disparition celle de Iouri Zakharenko, un ancien ministre de l'Intérieur remonte au 7 mai 1999. Les deux suivantes celles de l'ancien vice-président du Parlement Viktor Gontchar et de l'homme d'affaires Anatoli Krassovski, enlevés ensemble à leur sortie des bains ont eu lieu le 16 septembre 1999. Celle d