Belgrade, de notre correspondante.
Recherchés par le TPI pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide, les ex-leaders politique et militaire des ultranationalistes serbes de Bosnie, Radovan Karadzic et Ratko Mladic, se cacheraient à Belgrade, ou du moins, quelque part en Serbie ou au Monténégro. C'est ce que martèle la procureure du Tribunal pénal international pour les crimes de guerre en ex-Yougoslavie (TPIY), Carla del Ponte. En Serbie, personne n'y croit vraiment et ses propos ont plutôt irrité que convaincu l'opinion locale. «Si elle sait où ils sont, qu'elle vienne et les arrête elle-même», a dit, exaspéré, Goran Svilanovic, le ministre des Affaires étrangères, qui préside le comité national pour la coopération avec le TPIY.
Déliquescence. Ce tribunal, crée par l'ONU en 1993, veut juger les deux hommes pour leurs responsabilités dans le déclenchement de la guerre en Bosnie et dans les horreurs commises contre les civils non-serbes au cours de ce conflit qui fit, entre 1992 et 1995, plus de 250 000 morts. Alors que la Serbie s'enlise dans une crise sans fin, le moment choisi par Carla del Ponte soulève des interrogations. Depuis les élections législatives anticipées de décembre dernier, le pays n'arrive pas à se doter d'un nouveau gouvernement. Le pouvoir est en pleine déliquescence et aucune autorité ne contrôle l'ensemble du pays. Les deux hommes les plus recherchés du pays profiteraient-ils de cette période de flottement ?
Quand bien même les fugitifs se