Fallouja envoyé spécial
Une multitude d'impacts grêle la façade du commissariat, indiquant la violence de l'assaut. Les rafales d'armes automatiques ont criblé, sur chaque mur, le crépi ocre que les éclats de roquettes antichars ont entamé sans difficulté, jusqu'aux chambranles renforcés des fenêtres. L'offensive bien planifiée, lancée samedi matin par la «résistance» sur les principaux centres administratifs de Fallouja, à une cinquantaine de kilomètres au sud de Bagdad, a surpris les quelques policiers qui, débonnaires, prenaient leur service journalier. Elle a aussi trompé la vigilance des troupes américaines, pourtant sur le qui-vive dans cette région à majorité sunnite, largement acquise à la rébellion et objectif régulier de leurs vastes opérations de ratissage. A la barbe des soldats de la coalition, quatre groupes d'assaillants se sont emparés du commissariat, libérant une bonne cinquantaine de prisonniers retenus en cellule, tout en harcelant la mairie voisine et la caserne du Corps de défense civile, embryon d'armée irakienne incubé par les Etats-Unis. Bilan : 23 morts, dont 14 policiers, et 35 blessés. Hier, les forces américaines ont arrêté le maire de la ville, Raad Hussein Bricha. Véritable fiasco sécuritaire doublé d'un sacré coup au moral des supplétifs des forces d'occupation.
Remparts de pneus. «Au total, ils devaient être 70 combattants, estime Abboud al-Issaoui, le chef de la police de la ville. Ils se déplaçaient dans des pick-up, lourdement armés de mitra