Pour la première fois, un général français va prendre la tête de l'état-major de l'Union européenne (Emue), où il succédera, le 1er mars, à l'Allemand Rainer Schuwirth. Le général Jean-Paul Perruche sera responsable de la «planification stratégique» des opérations militaires conduites par les Quinze. Son premier dossier sera la relève de l'Otan par l'UE en Bosnie, prévue fin 2004. L'état-major de l'UE n'est toutefois pas chargé de diriger les forces déployées sur le terrain. «Il s'agit d'étudier ce que les militaires peuvent apporter dans les gestions de crise. Nous sommes les experts militaires de l'UE», explique le général Perruche.
Installé à Bruxelles, l'Emue est une structure servie par 140 militaires, dont 13 Français, qui a connu son baptême du feu en 2003 avec les deux premières opérations militaires conduites par les Quinze : «Artémis» à Bunia (Congo) et «Concordia» en Macédoine. L'UE ne dispose pas de capacités de commander de manière opérationnelle les militaires déployés sur le terrain. Dans le cas de Bunia, la France servait de «nation-cadre», c'est-à-dire qu'elle assurait l'essentiel de l'effort pour le compte de l'UE. En Macédoine, les Quinze utilisaient les moyens de commandement de l'Otan, comme le prévoient les accords dits «Berlin Plus». La future opération en Bosnie devrait s'inscrire dans ce cadre.
Faute d'armée européenne intégrée, les capacités de l'UE reposent entièrement sur les armées des Etats membres. Le 10 février, la France, l'Allemagne et la Gran