Menu
Libération

Apartheid : Desmond Tutu exige des réparations.

Article réservé aux abonnés
L'ex-archevêque entend poursuivre de grandes multinationales.
publié le 17 février 2004 à 23h06

Johannesburg, de notre correspondante.

Dix ans après la fin de l'apartheid en Afrique du Sud, les victimes de ce régime continuent de se battre pour que justice soit rendue. Sous pression, le gouvernement sud-africain, accusé de négliger les victimes venues témoigner à la Commission vérité et réconciliation (TRC), a annoncé la semaine dernière l'arrestation d'un ancien policier qui s'est vu refuser l'amnistie lors des audiences de cette commission chargée de faire la lumière sur les crimes commis pendant l'apartheid. Gideon Nieuwoudt est responsable du meurtre de trois activistes antiapartheid de Port Elizabeth en 1985. D'autres arrestations doivent suivre, ouvrant la voie à une suite logique de la commission, qui a mené ses travaux de 1995 à 2003.

«Cela devrait donner quelques insomnies à ceux qui ont rejeté la possibilité d'obtenir l'amnistie et qui risquent de vivre en le regrettant», a commenté Desmond Tutu. L'ancien archevêque du Cap, qui a présidé les travaux de la TRC, est lui-même engagé dans un bras de fer avec le président sud-africain, Thabo Mbeki, sur la question des réparations financières aux victimes. Alors que le président sud-africain recommande l'abandon de ces poursuites, Desmond Tutu, Prix Nobel de la paix, a au contraire récemment invité la justice américaine à poursuivre son examen.

Desmond Tutu, qui enseigne en Grande-Bretagne, a envoyé une lettre de huit pages au tribunal américain qui doit juger de la recevabilité de quatre plaintes déposées ces dernier