San Diego, envoyée spéciale.
Au vu de la déconfiture de Howard Dean, peut-on encore parler de succès pour sa fameuse campagne innovatrice sur le Net ? Agacé par les comparaisons à l'implosion de la bulle Internet de la fin des années 90, l'ancien chef de campagne du candidat démocrate, Joe Trippi, défend sa stratégie en ligne avec passion : «La campagne de Howard Dean n'est pas un crash point com. C'est un miracle Internet en train d'être dénigré», déclarait, la semaine dernière, le bouillonnant stratège politique récemment licencié, à la conférence O'Reilly Emerging Technology, à San Diego, en Californie. Vétéran de la politique, ancien de la Silicon Valley et féru de nouveaux médias, Joe Trippi estime que Dean a au moins une victoire à son actif : celle d'avoir propulsé Internet comme un outil électoral efficace.
Démarrage en 2003. La campagne de Howard Dean a démarré de rien, ou presque, en janvier 2003 : une équipe de 7 personnes, 160 000 dollars à la banque et moins de 500 supporters à travers tout le pays. Mais l'ancien médecin et gouverneur de l'Etat du Vermont a mobilisé toute une communauté virtuelle : des centaines de milliers de supporters de tout âge recrutés grâce au Dean Link, sur le site officiel du candidat ou via le site de rencontres de groupes Meetup.com. Ces militants ont contribué à une pluie de petites cyberdonations. D'autres ont prêché sur des weblogs (1), comme Halley Suitt : «J'étais une mère célibataire qui n'avait absolument rien à faire de la polit