Abdelaziz Bouteflika aura attendu l'extrême limite légale pour rendre public un secret de polichinelle qui déchire la nomenklatura algérienne depuis de longs mois : son intention de se succéder à lui-même. Ultime mise en scène : ce n'est pas le chef de l'Etat qui a annoncé, hier, sa candidature mais une «commission d'organisation de la cérémonie officielle». En précisant que le Président le ferait en personne, dimanche, dans un grand hôtel d'Alger.
Promesses. Ce dernier avait une bonne raison de se «découvrir» le plus tard possible moins de deux mois avant la présidentielle du 8 avril : mettre à la disposition du candidat Bouteflika tous les moyens du président Bouteflika. Et donc de l'Etat. Le moins qu'on puisse dire est qu'il ne s'en est pas privé. Depuis sept mois, il squatte littéralement la télévision nationale, qui le montre à longueur d'antenne sillonnant le pays en promettant tout à tout le monde. Y compris des prêts importants aux fonctionnaires ou des aides à la construction qui seront effectives... après l'élection ! Il s'est aussi assuré du soutien de deux bureaucraties du système : l'Organisation des moudjahidin (combattants de la guerre d'indépendance) et l'ex-syndicat unique, l'UGTA. Enfin, il s'est rapproché, dans le plus pur style médiéval, de toutes les zaouïas confréries religieuses. «Cette mainmise du clan présidentiel constitue d'ores et déjà une fraude généralisée et massive», résume Ali Benflis, l'un de ses principaux rivaux, et «patron» du FLN, l