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Libération

Espagne : l'ETA annonce une trêve pour la seule Catalogne.

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Aznar dénonce un accord entre l'organisation et les indépendantistes catalans.
publié le 19 février 2004 à 23h11

Madrid, de notre correspondant.

A moins de quatre semaines des élections législatives, l'ETA a provoqué un séisme politique en Espagne, en annonçant hier une trêve limitée à la seule Catalogne. Depuis 1979, l'organisation séparatiste basque a annoncé un arrêt de ses activités terroristes à onze reprises, mais jamais en le circonscrivant à une région déterminée. Une chose est sûre : cette trêve ciblée, qualifiée de «répugnante et immorale» par toute la classe politique espagnole, fait les affaires du Parti populaire (PP, droite) de José María Aznar, déjà grand favori du scrutin du 14 mars.

Dans une vidéo diffusée par la télévision régionale basque, deux etarras cagoulés justifient les attentats commis par le passé en Catalogne ­ 54 personnes assassinées, sur un total d'environ 800 ­, mais font état d'une «nouvelle situation politique» locale : l'entrée du parti indépendantiste Esquerra Republicana de Catalunya (ERC ­ gauche républicaine) au sein de l'exécutif catalan que dirigent les socialistes depuis le scrutin régional du 16 novembre.

Dissolution. Fin janvier, suite à des révélations du quotidien ABC, le leader d'ERC, Josep Carod-Rovira, avait reconnu avoir rencontré des dirigeants de l'ETA en début d'année à Perpignan, sans en informer personne. Face au tollé général, Carod-Rovira avait dû renoncer à son poste de numéro deux de l'exécutif catalan, mais est resté ministre sans portefeuille. Bien que Carod-Rovira démente tout pacte secret avec l'ETA, l'annonce que ses commando