Bruxelles (UE) de notre correspondant
L'Europe est reprise par ses vieux démons, se sont alarmés, hier, les juifs américains et israéliens, invités à Bruxelles à un séminaire sur l'antisémitisme coorganisé par la Commission européenne et le Congrès juif mondial. Pour Elie Wiesel, prix Nobel de la paix, «l'antisémitisme est une maladie européenne. [...] A droite, il y a des antisémites, à gauche des anti-israéliens qui deviennent antisémites et au milieu des musulmans. Comment voulez-vous qu'on n'ait pas peur ?» «Nous autres juifs d'Europe qui avons connu l'histoire, nous savons qu'elle peut se répéter en tant que tragédie, si elle n'apprend pas à reconnaître le mal et à le combattre», a surenchéri Nathan Chtcharansky, le ministre israélien chargé des Relations avec la diaspora. «La bête immonde est de nouveau ici», a confirmé Cobi Benatoff, président du Congrès juif européen. «L'Histoire de l'Europe est une continuation de préjugés et de persécutions des juifs, boucs émissaires de chaque malaise, de chaque retournement économique.»
Si certains juifs européens partageaient ce sentiment d'un véritable «retour aux années 30», comme René Sirat, le Grand Rabbin de Paris, d'autres se sont montrés plus réservés, comme les représentants de la communauté de Belgique. Adriana Goldstaub, du centre de documentation hébraïque de Milan, a aussi livré quelques chiffres susceptibles de ramener un peu de calme : après une flambée en 2002, les actes antisémites ont diminué en 2003. «Le nombre d