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Libération

La Belgique innove sur le vote immigré

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Les ressortissants non européens pourront voter aux municipales, mais sous conditions.
publié le 20 février 2004 à 23h15

Bruxelles correspondance

La Belgique a décidément une longueur d'avance sur la France en ce qui concerne les questions de société. Après avoir légalisé l'euthanasie en 2002, autorisé le mariage homosexuel et toléré l'usage de drogues douces en 2003, la voilà qui accorde le droit de vote aux étrangers non-européens.

Compromis. Ceux-ci pourront participer aux élections municipales à condition de résider depuis cinq ans en Belgique. Ils devront également s'engager par écrit à respecter la Constitution et les lois du peuple belge. De plus, le projet de loi ne leur reconnaît pas le droit d'être candidats. Electeurs sous condition et inéligibles, tel est le compromis que les députés belges devaient approuver hier soir. La loi sera alors définitivement adoptée, le Sénat l'ayant déjà votée le 11 décembre.

Pourtant, la bataille a été rude, déchirant la famille libérale. Le parti du Premier ministre Guy Verhofstadt, le VLD (libéral flamand), a usé de tous les moyens pour faire capoter le texte soutenu, au contraire, par les libéraux francophones. A quatre mois des élections européennes et régionales, les libéraux flamands sont en effet tétanisés à l'idée de voir le parti d'extrême droite Vlaams Blok gagner encore du terrain. «On aurait été après les régionales, il n'y aurait pas eu un tel acharnement du VLD», assure Philippe Monfils, député libéral francophone. Le président du VLD, Karel De Gucht, a fait les frais de cette bagarre et a dû démissionner. Ses députés voteront contre ou s'ab