São Paulo de notre correspondante
Lula affronte la crise politique la plus grave depuis son accession à la présidence du Brésil, en janvier 2003 : une affaire de corruption et de trafic d'influence qui déstabilise le deuxième personnage de l'Etat, José Dirceu, chef de la Maison civile (poste équivalent à celui de Premier ministre). C'est en effet le bras droit de José Dirceu qui est en cause : le puissant Waldomiro Diniz, chargé de négocier les soutiens du gouvernement au Congrès.
Rendue publique le 13 février par le magazine Epoca, une vidéo, filmée en 2002 (année des élections générales), montre Waldomiro Diniz, alors président de la loterie de Rio de Janeiro, demandant des fonds à un baron de la loterie clandestine, Carlinhos Cachoeira, pour financer des campagnes électorales, dont celle de candidats du Parti des travailleurs (PT), la formation du chef de l'Etat. En échange, Waldomiro Diniz (qui réclame et obtient aussi une commission de 1 % sur la somme) promet de favoriser Cachoeira dans un marché public de loterie.
Lula a aussitôt limogé le fonctionnaire et ordonné l'ouverture d'une enquête. Mais le scandale ternit l'image du gouvernement et du Parti des travailleurs, qui se pose comme la seule formation «propre» du Brésil. Ce n'est pourtant pas la première fois que le PT est accusé de recourir à des sources illicites de financement, Ses liens supposés avec les loteries clandestines avaient d'ailleurs fait l'objet d'une enquête, menée en 2001 par le Parlement du Rio Grand