Londres de notre correspondant
Le gouvernement britannique s'était fait le chantre de l'élargissement de l'Union européenne. Mais, à la veille de l'adhésion des dix nouveaux Etats membres, il cède à la peur d'être envahi par leurs ressortissants. David Blunkett, le secrétaire au Home Office, a annoncé, hier devant la Chambre des communes, une série de mesures pour prévenir un afflux massif d'immigrants en provenance des ex-pays communistes de l'Est.
Restrictions. A partir du 1er mai, les Polonais, Baltes, Slovaques et autres nouveaux Européens seront libres de circuler au sein de l'Union. Mais ceux qui décideront de s'installer en Grande-Bretagne seront privés d'aides sociales pendant «au moins deux ans», a prévenu le ministre. En outre, ils «perdront leur droit de résider» dans le royaume s'ils ne peuvent subvenir à leurs besoins et «devront regagner leur pays». Dès qu'ils auront trouvé du travail, ils devront s'inscrire dans un registre spécialement créé à cet effet et déclarer le nom de leur employeur.
Avec ce dispositif, David Blunkett entend combattre ce qu'il appelle le «tourisme des aides sociales». «Depuis les plombiers jusqu'aux pédiatres, tous ceux qui contribueront [à notre économie] seront les bienvenus. Mais il n'est pas juste qu'ils viennent chez nous, ne trouvent pas d'emploi et touchent des allocations», a-t-il déclaré. Le registre permettra de contrôler les flux. Le ministre de l'Intérieur se réserve enfin le droit d'imposer «à tout moment» d'autres restriction