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Libération

Un mur d'incompréhension devant la cour de La Haye.

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publié le 24 février 2004 à 23h22

La Haye, envoyé spécial.

Il y eut, le matin, quelques milliers de manifestants proisraéliens brandissant les portraits de victimes d'attentats-suicides pour rappeler l'urgence d'une «barrière de sécurité». L'après-midi, ce fut le tour des propalestiniens avec des photos d'enfants tués par les balles israéliennes et des banderoles dénonçant «le mur de l'apartheid». Sans incident, ils se sont succédé devant le Palais de la paix, pompeux édifice néogothique en périphérie de La Haye, qui abrite la Cour internationale de justice (CIJ), principal organe judiciaire des Nations unies. La bataille est, depuis hier, dans l'arène judiciaire. Saisis par l'Assemblée générale de l'ONU, les quinze juges doivent rendre un avis sur «les conséquences juridiques de la construction d'un mur sur le territoire palestinien occupé».

Illégalité. «Ce mur n'a rien à voir avec la sécurité, il entérine l'occupation et l'annexion de facto de larges portions du territoire palestinien. (...) Il détruira les espoirs de la communauté internationale dans la solution prévoyant deux Etats vivant l'un à côté de l'autre», a martelé le chef de la délégation palestinienne, Nasser al-Qidwa, dans un exposé de trois heures en ouvrant les audiences publiques. Ce diplomate qui représente l'Autorité palestinienne à l'Onu a souligné avant tout l'illégalité du tracé du mur : «Si Israël voulait un mur pour sa sécurité, il aurait pu le construire sur son territoire, et pourquoi pas l'élever jusqu'à 80 mètres de haut au lieu de