Plus de 200 morts en trois heures et demie. La plupart des victimes ont péri calcinées dans leurs huttes ou découpées à la machette, ceux qui ont voulu fuir ont été mitraillés ou attaqués à la grenade par les rebelles postés autour du camp. Samedi soir, l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) a attaqué un village de déplacés à Barloonyo, près de Lira, dans le nord de l'Ouganda, semant terreur et désolation. L'Armée de résistance du Seigneur a une fois de plus justifié sa réputation de cruauté sans limite. Ce massacre, le plus important depuis 1995, illustre le regain de violence qui frappe le nord de l'Ouganda ces derniers mois. Le 4 février, la LRA avait déjà fait 50 morts dans l'attaque d'un autre camp, toujours dans la région de Lira, à quelque 400 km au nord de Kampala, la capitale.
Cible prioritaire. Cette région est redevenue un champ de bataille depuis qu'en 2002 l'armée ougandaise, profitant du réchauffement diplomatique entre Khartoum et Kampala, a lancé une grande offensive baptisée «Poigne de fer» dans le sud du Soudan, qui servait de base arrière aux rebelles. La LRA est alors «redescendue» en Ouganda. Afin d'éviter que la rébellion ne recrute parmi la population et dans le but d'«assécher la mare pour capturer le poisson», l'armée ougandaise a regroupé la population locale dans des camps de déplacés, qui attirent aussi tous ceux qui fuient les combats. Afin de renforcer la défense des camps qu'elle ne peut, ni veut tous surveiller, l'armée a enco