Mêmes poses, même raideur. Gunther von Hagens a le physique de l'emploi. A force de «préparer» des cadavres, il a fini par leur ressembler. Depuis sa première exposition intitulée Körperwelten (les Mondes des corps), à Mannheim en 1988, près de 14 millions de personnes, en Allemagne, en Corée, au Japon, ont déjà contemplé les mises en scène de ses 200 «vrais» corps plastifiés aux allures d'écorchés. Au hit-parade de ce show macabre : le Cavalier sur son cheval cabré, censé rendre hommage à la célèbre figure d'Honoré Fragonard, le Cavalier de l'Apocalypse. Mais aussi le joueur d'échecs, laissant apparaître le système nerveux, du canal rachidien jusqu'au cerveau ; une nageuse divisée en deux, ou encore un cycliste dont l'ossature et les muscles ont été agrandis à deux fois et demi l'échelle humaine pour mieux profiter du spectacle de ses entrailles. D'étrange, l'affaire est devenue sulfureuse depuis que le Spiegel a accusé en janvier le «Docteur la mort» d'être à la tête d'un florissant commerce de macchabées et d'avoir acheté des corps de condamnés à mort chinois. La presse le compare à un directeur de camp nazi, et les révélations se succèdent. Ce week-end, le Spiegel évoque l'importation frauduleuse des cadavres russes. On murmurait déjà que Gunther von Hagens avait promis à l'ancien basketteur russe Alexander Sizonenko (2,48 m), atteint d'une grave maladie, de lui verser une rente à vie en échange de son corps. «Je ne construis pas le cabinet des horreurs, se défend von Ha
Enquête
Trafiquant de corps
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publié le 1er mars 2004 à 23h31
(mis à jour le 1er mars 2004 à 23h31)
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