Moscou, de notre correspondante.
Vladimir Poutine a créé la surprise, hier, en choisissant un obscur apparatchik, pour le poste de nouveau Premier ministre russe, à deux semaines de l'élection présidentielle du 14 mars. Agé de 53 ans, Mikhaïl Fradkov, nommé hier par Poutine pour succéder à Mikhaïl Kassianov, est un revenant de l'époque Eltsine, un spécialiste du commerce international, et un proche des services secrets, dont il pourrait avoir été membre. C'est «un administrateur bon et fort», a souligné Poutine hier pour présenter ce haut fonctionnaire qui était dernièrement représentant de la Russie auprès de l'Union européenne. Ancien chef de la police fiscale, de 2001 à 2003, Fradkov «a une bonne expérience de la lutte contre la corruption», a poursuivi le président russe, confirmant que ce pourrait être là une des lignes directrices de son second mandat. Dans ces fonctions, Fradkov s'était notamment illustré en demandant à ses subordonnés de «détecter par avance les personnes susceptibles de commettre des délits» et «d'exercer des pressions sur elles».
«Un petit cheval». «Poutine a choisi un personnage de second plan, un petit cheval des écuries d'Eltsine, commentait hier Lilia Chevtsova, analyste à la fondation Carnegie à Moscou. Cela indique que le prochain gouvernement aura un rôle plutôt technique. Cela risque d'être un gouvernement de la stagnation plutôt que des réformes.» Jusqu'alors inconnu du grand public, Mikhaïl Fradkov pourrait n'être qu'une personnalité de tra