Quelle mouche a donc piqué le médiateur européen ? Le 19 février, Nikiforos Diamandouros a rendu une recommandation demandant à l'Olaf, l'Office antifraude de l'Union, de recommencer une enquête sur des détournements de fonds communautaires qui auraient eu lieu en Espagne, affaire connue sous le nom de «Blue Dragon». Une première depuis la création de l'Office, en 1999.
Aussitôt, le Parlement européen s'est emparé de cet avis pour taper sur l'Olaf, et les médias ont dénoncé ce «scandale». A l'Office, on ne décolère pas : «Le médiateur n'a aucune compétence pour nous demander de rouvrir une enquête, surtout à propos d'une telle affaire de cornecul.» Au départ, il s'agit de deux entrepreneurs français qui ouvrent une entreprise en Catalogne en 1999, baptisée Blue Dragon. Ils ont depuis fait faillite, laissé sur le carreau 500 000 euros, et estiment avoir été victimes d'une gigantesque escroquerie dans laquelle auraient trempé les autorités et banques locales. Mais, au lieu de mener leur combat devant la justice espagnole, ils ont demandé à la Commission et à l'Olaf d'intervenir parce qu'ils n'ont jamais touché des aides communautaires «qu'on» leur aurait promises et qui auraient été «détournées». L'Olaf a donc ouvert une enquête en février 2001. Mais, au même moment, l'Office apprend que le gouvernement espagnol a fait de même, ainsi que la Généralité de Catalogne. Ces deux enquêtes concluent, en juillet, que tout est normal. L'Office décide donc de clore son enquête. Persuadés