Athènes, envoyée spéciale.
«Trente ans après la fin de la dictature, s'ouvre une nouvelle ère pour la Grèce !», promet le nouveau leader socialiste Georges Papandréou. Tous les soirs, dans ces grands meetings en plein air, sur ces places où ondulent des marées de drapeaux verts aux couleurs du Pasok, flotte une impalpable nostalgie. Celle du charisme tribunitien d'Andréas, père de Georges, mais surtout «petit père» des opprimés, et fondateur du parti à la chute des colonels, en 1974.
Comment incarner le changement après deux décennies de régime socialiste ? C'est la mission quasi impossible de Georges Papandréou, à la veille des législatives du 7 mars. Plébiscité il y a un mois à la tête du Pasok, il mène à la bataille un parti promis par tous les sondages à la défaite. Un seul mot «Victoire» orne ses affiches. Mais le combat sera rude pour ce calme diplomate de 51 ans, aussi pondéré, affable et respecté que le bouillant Andréas était colérique, craint et vénéré.
Bref intermède.
«Le Pasok est fatigué. Et les gens sont fatigués du Pasok», grommelle un vieil Athénien. Quelque 10 % des électeurs socialistes se disent prêts à basculer dans le camp de la Nouvelle Démocratie. Hormis un bref intermède entre 1990 et 1993, la droite ronge son frein dans l'opposition depuis vingt-deux ans. Son retour semble donc acquis. A moins que «Georgiakis» (le petit Georges), comme le parti l'a longtemps surnommé avec dérision, ne fasse la différence... C'est le calcul qu'a fait son mentor, Costa