Athènes, envoyée spéciale.
Battu d'un cheveu en 2000, Costas Caramanlis tient aujourd'hui sa revanche : à 47 ans, il devient le plus jeune Premier ministre jamais élu en Grèce. Sa victoire, qui met fin à onze longues années d'éclipse de la droite, doit pourtant moins à son aura personnelle qu'à l'usure des socialistes du Pasok, restés dix-neuf ans au pouvoir sur les vingt-deux dernières années. Pour ses détracteurs, Caramanlis recueille simplement les fruits d'un vote de sanction, de même que sa carrière politique doit tout à son nom de famille. Costakis, «le petit Costas», est le neveu du grand homme d'Etat Constantin Caramanlis, ex-président de la République et fondateur de la Nouvelle Démocratie (ND).
Dilettante.
Jovial, bedonnant, fan de football, mari d'une très belle blonde surnommée «Lady Di» et heureux père de jumeaux, «Caramanlis Junior» est l'archétype du Grec bon vivant, proche des gens. Une image de dilettante dont il a travaillé à se défaire depuis le dernier scrutin. En 2000, face au défi majeur de l'entrée de la Grèce dans l'euro, ce novice qui n'a jamais été ministre ne faisait pas le poids. L'électorat lui avait préféré l'expérience et la rigueur gestionnaire du Premier ministre sortant, Costas Simitis.
Son atout, dans le duel 2004, est «d'avoir été plus convaincant que le Pasok sur les problèmes quotidiens des Grecs : le chômage, la bureaucratie, la corruption, les carences de la santé et de l'éducation publiques», estime Marietta Yannakou, députée de la ND