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Trente ans après, un naufrage refait surface en Angleterre

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Le «Gaul», chalutier coulé en 1974 en mer de Barents, aurait pu espionner la flotte russe.
publié le 8 mars 2004 à 23h37

Londres, de notre correspondant.

Le Gaul, disparu corps et biens en février 1974, n'était-il qu'un simple bateau de pêche ? Trente ans après, la question continue de hanter le port de Hull, dans le nord-est de l'Angleterre. De nombreux parents de ses 36 membres d'équipage en sont toujours convaincus : le chalutier a été victime de la guerre, pas toujours froide, qui opposait la Royal Navy à la flotte soviétique. Depuis la mi-janvier, une commission d'enquête tente d'éclaircir un mystère qui a nourri les plus folles rumeurs. A l'époque, les autorités maritimes avaient conclu à un simple naufrage. Le Gaul («le Gaulois») aurait été emporté par une mer un peu trop grosse au large du cap Nord. A Hull, son port d'attache, une autre explication circule. Sous couvert de traquer la morue, il se livrait à des activités d'espionnage et surveillait, pour le compte de la Royal Navy, les navires russes dans la mer de Barents. Il aurait payé le prix de sa curiosité. Toutes les hypothèses ont été évoquées. Le Gaul aurait été torpillé, frappé par un missile, voire heurté par un sous-marin. Il aurait sauté sur une mine ou accroché des câbles secrets. Jusqu'à la découverte de son épave, en août 1997, on disait qu'il avait été conduit dans un port soviétique, les tenants de cette thèse croyant même que ses marins croupissaient dans un goulag sibérien.

Sans laisser de trace.

Le 22 janvier 1974, le Gaul quitte Hull. C'est un chalutier de 66 mètres presque neuf, mis en service deux ans plus tôt. Le 2