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Libération

A Petit-Goâve, les habitants livrés à eux-mêmes

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Chimères chassés et administration désertée dans cette ville haïtienne.
publié le 9 mars 2004 à 23h39

Petit-Goâve envoyé spécial

Aux dires de la population, Wo-Wo, le chef d'un gang de chimères de Petit-Goâve, une ville assez importante située à une heure et demi de Port-au-Prince, violait tout ce qui portait jupon. Attrapé il y a quelques jours, il a été aussitôt lynché par la foule. Puis on a aspergé son cadavre d'essence et on l'a brûlé. Cela s'est passé en plein centre-ville, pas très loin du commissariat. Mais, depuis la chute du Président Jean- Bertrand Aristide, il n'y a plus un seul policier dans la ville. Tous se sont enfuis. Dès leur départ, le commissariat a d'ailleurs été pillé.

Portes fermées.

Aujourd'hui, Petit-Goâve, comme nombre de localités haïtiennes, vit sans la moindre force publique. L'hôtel de ville a également fermé ses portes et personne ne sait où se trouve le maire. Pas de services publics non plus. Plus personne n'administre la ville. Heureusement, après plusieurs journées de «déchoucage» (pillage par vengeance), les chimères ont également disparu. Où ? «Ils ont pris le maquis», répond simplement un habitant. Ils se seraient réfugiés dans le port voisin de Miragoane. Impossible d'en savoir plus.

Même si l'endroit semble plutôt calme, tout Petit-Goâve est dans l'expectative. Et la peur ferme les bouches comme du temps du Président déchu. D'autant que l'absence de policiers inquiète. «La situation n'est pas très sûre. On voit encore des hommes en armes circuler dans des voitures», consent simplement à dire la patronne du restaurant, l'Impératrice, l'un d